Depuis 2010, la série « Excellence à la Française » associe le savoir-faire d’exception d’une Marque du Comité Colbert ou d’une institution culturelle française à celui de la Monnaie de Paris par la réalisation d’une collection singulière qui conjugue leurs talents respectifs. Parmi les grandes maisons à avoir collaboré avec la Monnaie de Paris figurent Cartier, Baccarat, Sèvres-Cité de la Céramique, Van Cleef & Arpels, Guy Savoy, Boucheron, le musée du Louvre, Berluti, Dior et Lacoste en 2023.

En 2024, à l’occasion de la réouverture au public de la cathédrale Notre-Dame de Paris après quatre années de restauration, la Monnaie de Paris s’associe avec ce chef-d’œuvre de l’architecture gothique pour frapper une collection de monnaies d’excellence. Depuis le Moyen-Âge, les bâtisseurs de cathédrales sont comme une légende des savoir-faire tant leurs prouesses ont forgé l’histoire de la construction et de l’architecture. À travers cette collection, c’est un véritable dialogue qui s’installe entre le « conservatoire numismatique » et le « conservatoire patrimonial ». Chaque institution apporte son histoire, ses métiers et ses gestes ancestraux perpétrés à travers les siècles.

Le mot du Graveur Général de la Monnaie de Paris

« Icone de l’architecture Gothique, Notre-Dame incarne la grandeur et l’esprit de résilience qui traversent les siècles. À travers cette collection, nous avons cherché à capturer la magnificence du monument et à rendre hommage à la richesse des savoir-faire artisanaux qui ont contribué tant à son édification que sa renaissance. En tant que graveur général de la Monnaie de Paris, il est pour moi une immense fierté de pouvoir, à ma manière, apporter « ma pierre à l’édifice » et de voir notre patrimoine
commun célébré pour la réouverture du monument. »

Érigée dès le XIIe siècle sous l’impulsion de l’évêque Maurice de Sully, la cathédrale Notre-Dame de Paris rayonne depuis près de sept siècles sur l’ile de la cité, au cœur de la capitale française. Joyau de l’architecture gothique, son allure imposante, caractérisée par ses arcs-boutants élancés et ses rosaces flamboyantes, témoigne de l’ingéniosité et du savoir-faire des bâtisseurs médiévaux.

Témoin privilégié de l’évolution de la capitale française, Notre-Dame a été le théâtre de grands évènements et célébrations au cours des huit derniers siècles tels que le couronnement de Napoléon Bonaparte ou le mariage de Marguerite de Valois au futur roi Henri IV.

Dégradé lors de la Révolution française et lors des trois glorieuses de 1830, le monument alors tombé en décrépitude fut restauré au XIXe siècle lors d’un grand chantier orchestré par Viollet-le-Duc. Inspirant des générations d’artistes, écrivains et penseurs, Notre-Dame demeure aujourd’hui un lieu de pèlerinage religieux et intellectuel où les visiteurs du monde entier viennent s’émerveiller et se recueillir, donnant à la cathédrale le statut de monument le plus visité de France et d’Europe.

La charpente de Notre-Dame de Paris a totalement disparu lors de l’incendie. Edifiée en grande partie au XIIIème siècle (nef et chœur) puis partiellement reprise au XIXème siècle (flèche et transept), elle est un véritable chef d’oeuvre de l’art de la charpente. Près de 2000 chênes furent nécessaires pour la reconstruire.

La restitution est réalisée en utilisant de nombreuses archives, documents et numérisations, en particulier celles réalisées par l’architecte en chef des monuments historiques Rémi Fromont en 2014.


Les charpentiers utilisent également les mêmes techniques que leurs prédécesseurs. Ainsi, les charpentes datant du XIXème siècle sont taillées mécaniquement et assemblées à l’aide de boulons, quand les charpentes médiévales sont taillées à la main et assemblées avec des chevilles en bois.

La face du dessin de cette monnaie exceptionnelle présente la cathédrale Notre- Dame de Paris dans sa forme la plus pure. Plutôt que de se contenter d’un format rectangulaire pourtant fidèle à l’édifice, la Monnaie de Paris a souhaité rendre un hommage au style gothique de la cathédrale en reprenant les contours d’une baie en ogive ornée de quadrilobes. La flèche reconstruite d’Eugène Viollet le-Duc forme ici le meneau de la baie et s’inscrit parfaitement dans la dynamique du dessin, laissant apparaitre en son sommet la nouvelle statue du coq réalisée lors du chantier de reconstruction.

La baie en ogive est également une évocation des vitraux de la cathédrale, autre point distinctif du style architectural gothique. Pour rendre hommage à la flamboyance des rosaces de Notre-Dame, un insert en or émaillé à grand feu est
inséré en haut du meneau afin que sa lumière irisée irradie la cathédrale jusqu’à se retrouver insculpée dans le fond même de la monnaie.

La valeur faciale de cette monnaie s’inscrit dans la façade de la cathédrale, tout comme le millésime commémorant ainsi la réouverture au public de Notre-Dame de Paris.

Le revers nous permet d’entrer à l’intérieur de la cathédrale. On découvre ici le chœur entièrement rénové, dévoilant au niveau de la nef le nouveau mobilier liturgique. Surplombant les voûtes, la charpente de Notre-Dame vient s’insérer dans
le haut du meneau et dévoile un enchâssement complexe de fermes, structures triangulaires en bois venant soutenir la toiture de la cathédrale. La charpente est ici une représentation fidèle de la nouvelle charpente, elle-même reconstruite à l’identique et avec le même savoir-faire que la charpente originelle de l’édifice.

La monnaie et ses tirages

Les monnaies de la forme de Notre Dame

5000€ or d’un poids d’un kilo, tirage de 24 exemplaires.

200€ or d’un poids de 31.104g, tirage de 200 exemplaires

10€ argent d’un poids de 22.2g, tirage de 5000 exemplaires

Les monnaies traditionnelles

50€ argent d’un poids de 155.55g, tirage de 250 exemplaires

10€ or d’un poids de 3.11g, tirage de 1163 exemplaires

50€ or d’un poids de 7.78g, tirage de 500 exemplaires

Les monnaies de cette collection mettent en valeur la restauration de la cathédrale. Les lignes s’entrecroisant autour de la façade de Notre-Dame permettent de symboliser la présence d’un échafaudage, sur lequel repose le texte « Rebâtir Notre-Dame ».

Chaque lettre de cette mention est disposée sur un niveau différent de l’échafaudage, comme des briques successives qui permettent une représentation allégorique des différents métiers du chantier de restauration.

Chacun de ces métiers contribue ainsi à reconstituer le message, comme les maillons d’une chaîne. Côté revers, on retrouve l’évocation de la reconstruction et des échafaudages, ici orientée sur les hommes et les femmes travaillant sur le chantier de Notre-Dame. Les illustrations réalisées par l’artiste Arthur Bonifay
mettent en valeur les artisans ayant permis la reconstruction à l’identique de la cathédrale gothique.

Charpentiers, grutiers, maçons-tailleurs de pierre, échafaudeurs… Les artisans et maîtres d’art d’aujourd’hui rendent ici hommage aux premiers bâtisseurs de la cathédrale. Ils perpétuent des gestes millénaires tout en utilisant des techniques plus modernes. Par leur travail, ils contribuent à transmettre leur savoir-faire exceptionnel.

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Rédigé par Héloïse

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