Elle s’appelait Clémentine Delait. Son signe particulier inscrit sur son passeport : « porte la barbe ». Son système pileux fit de la douce et tendre Clémentine une figure célèbre des Vosges de la Belle Époque. C’est à travers la carte postale que sa célébrité passa les frontières.
Née en 1865, Clémentine Delait, née Clatteaux, refusa toujours de donner son âge et précisait dans ses mémoires : « je suis femme et je ne dirai pas non plus comment la barbe m’a poussé, car je l’ignore. Mais je peux vous assurer qu’à dix-huit ans ma lèvre supérieure s’agrémentait déjà d’un duvet prometteur qui soulignait agréablement mon teint de brune. À vingt ans, mariée à un boulanger de Thaon-les-Vosges, elle joint à la boulangerie un « Café de la femme à barbe » qui devient rapidement fameux dans les Vosges.
Dans la cage aux fauves !
Aujourd’hui, la femme à barbe est un thème recherché par les cartophiles. À son époque, Clémentine avait très vite compris les avantages que pouvait lui procurer la vente de cartes. Ayant naturellement le don de la mise en scène, elle se fit photographier dans des lieux et des attitudes spectaculaires. En gentleman cycliste (elle était membre du club cycliste Thaonnais), devant un aéroplane à Vittel, devant son magasin de lingerie de Plombières-les-Bains. Mais c’est à Épinal, en 1903, que Madame Delait organisa une séance de dédicace qui fit sensation. Elle le raconte dans son journal intime : « Il y avait sur le champ de foire une ménagerie, celle du dompteur Camillius. La direction du cirque voulait organiser une soirée au profit d’œuvres de bienfaisance. Elle avait demandé au Maire l’autorisation de corser le programme en faisant entrer une personnalité vosgienne dans la cage aux lions.
C’est ainsi que Clémentine fut photographiée, dans la cage, faisant une partie de cartes et buvant le Champagne avec Camillius. L’événement fut immortalisé par un photographe, cliché qui fait partie de nos jours des cartes les plus recherchées dans la série des « femmes à barbe. »
Redoutable femme d’affaires
On recense aujourd’hui environ 80 clichés différents, une soixantaine d’entre eux ayant été imprimée à fort tirage. Une demi-douzaine d’éditeurs se sont partagé la production lucrative de ces cartes rangées dans la catégorie des « phénomènes de foire ». Les éditeurs se nomment Bergeret, Testard, les imprimeries réunies de Nancy, Fau de Thaon et surtout Homeyer et Ehret. De nombreux retirages ont été reproduits, y compris du vivant de Clémentine Delait. Ce commerce était si florissant que des cartes contrefaites commençaient à circuler. Clémentine eut l’idée de dater et de tamponner ses cartes avec le cachet « Exigez le cachet de Mme Delait ! ».
Auprès des plus grands
Les éditeurs se bousculaient au café pour immortaliser ce personnage devenu célèbre dans les Vosges et au-delà. Le grand Barnum, propriétaire du cirque éponyme, lui proposa un contrat de trois millions pour s’exhiber dans une tournée mondiale. Elle déclina l’offre pour rester auprès de son mari malade. Après la disparition de ce dernier en 1928, elle accepta enfin les offres de tournées. C’est ainsi qu’on la verra en représentation à Luna Park de Paris-Neuilly, où son podium voisine avec une femme-tronc, qu’elle défend un jour contre les impertinences d’un visiteur. Elle honore aussi des engagements à l’Olympia de Londres, puis en Irlande à Belfast. Elle est invitée à la table du Shah de Perse et on organise en son honneur un « Grand prix hippique de la femme à barbe » à Vichy en 1903.
Clémentine, sa barbe, son café, sa vie par Pasky
Livre broché 202 pages
Editions le Village
22 euros port compris à
LA LIBRAIRIE DU JOUET
BP 90240
88212 REMIREMONT
FRANCE
Tél 06 31 23 23 96
Ce livre est en vente sur Delcampe !
Envie de vois d’autres photos de la femme à barbe, découvrez-en sur Delcampe !
Bonjour je possède dans ma collection une carte de Madame Delait dans son salon
Si ça se trouve c’etait un homme , et tout le monde y a crus ,,,,
c’était bien une femme, je publie dans mon livre le rapport médical dressé par un médecin d’Epinal
merci pour votre message
pasky
A Bailleul, 59, Après avoir passé avec succès mon CEP, en compagnie de 3 camarades, et, pour nous récompenser de notre réussite, notre instituteur, pour nous féliciter de notre réussite, nous emmena voir une surprise : une femme à barbe ! Et nous avons pu la caresser !!! Nous étions tout de même impressionnés !!
Passionnant ! Sait-on si elle eu une descendance, imberbe ou barbue ?
Pas de descendance pais elle aurait pu
elle a eu une fille adoptive que l’on voit à ses côtés dans la carte « café de la femme à barbe » LE PALACE BAR
Pasky