C’est un album basé sur cette exposition dont nous allons vous parler aujourd’hui. Patrick Weber, chroniqueur à la télévision belge nous crée une intrigue passionnante dans le Bruxelles des années ’50. Le dessinateur Baudouin Deville nous offre ce magnifique décor dessiné. Le tout dans le cadre de ce premier album des Editions Anspach, une nouvelle maison d’édition spécialisée en bande dessinée.
Comment êtes-vous tombé dans la bande dessinée ?
J’ai commencé à travailler comme dessinateur en 1984. J’ai travaillé au départ pur un petit éditeur bruxellois, Bédéscope sur une série de trois albums dont le dernier avait déjà comme thème… l’Atomium ! Ensuite, j’ai publié deux albums chez Dargaud.
A cette époque, j’avais déjà trois enfants et j’ai décidé de m’orienter vers une carrière plus stable et surtout moins solitaire. En effet, dessinateur est un peu un métier d’ermite ! On voit son éditeur une fois de temps en temps, mais pour le reste on est tout seul.
Donc, je me suis lancé dans la pub. J’y ai travaillé pendant plus de 20 ans. J’ai travaillé au départ comme créatif dans des agences de publicité avant de lancer mon studio de graphisme.
En 2011, j’ai eu envie de renouer avec la bande dessinée. J’ai dessiné 4 albums, le premier sur l’histoire du Continental Circus et une trilogie, « Rider on the Storm » sur scénario de Géro aux éditions Paquet avant de dessiner “Sourire 58”.
Qu’est-ce qui vous a motivé à accepter ce projet “Sourire 58″sur l’Atomium ?
En fait, je l’ai initié ! Je travaillais comme graphiste pour l’Atomium. Dans ce cadre, J’ai réalisé une gamme complète de produits dérivés : calendriers, mugs, puzzles… Je me suis rendu compte qu’il n’y avait pas de B.D.. J’en ai parlé à mon éditeur de l’époque. Il était emballé mais m’a proposé un scénariste… marseillais ! Bien évidemment, il n’y connaissait rien ! Cela m’a vraiment refroidi.
Le projet n’avançait pas. J’en avais parlé avec Nicolas Anspach avec qui j’avais déjà travaillé précédemment. Il m’a mis en relation avec le scénariste belge Patrick Weber. Nous avons trouvé un accord avec l’Atomium puis lancé la maison d’édition. Et voilà, le projet était lancé !
Vous êtes bruxellois d’origine ?
Non, je suis Wallon ! Je viens de la région de Liège. Par contre, j’habite Bruxelles depuis très longtemps. J’y suis arrivé en 1976 pour y faire mes études et je n’en suis jamais reparti. Je suis donc un Bruxellois d’adoption.
Est-ce que le travail de documentation a été difficile à réaliser ?
Une fois l’accord trouvé avec l’Atomium car il faut savoir que l’image du bâtiment est protégée surtout quand elle est utilisée à des fins commerciales, ils nous ont donné accès à de nombreux documents d’archives. En ajoutant Internet et les nombreux documents proposés par notre entourage, ce ne fut pas très difficile.
Toutefois, certaines parties étaient plus documentées que d’autres. On a parfois du mal à dessiner l’intérieur de certains pavillons dont il existe peu de photographies ou de cartes. Il y a donc des décors qui sont légèrement imaginés.
Quelle est la séquence que vous avez préféré dessiner ?
J’aime bien toutes les séquences. S’il faut n’en choisir qu’une, je dirais l’inauguration. C’était amusant à représenter. J’ai bien aimé dessiner les pavillons, les lieux du passé… C’est plaisant d’essayer de respecter la chronologie pour offrir un cadre authentique.
Vous avez représenté quelques personnages réels. Est-ce difficile pour vous ?
Non, avec une bonne documentation, c’est sympa de dessiner des personnages réels. C’est plus rigoureux et demande une bonne observation de la géométrie du visage. Mais, c’est à ma portée !
Au niveau de la fiction, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
On replonge en 1957, lors de la construction de l’Atomium qui est en soi un véritable défi architectural. Il s’inscrit dans le cadre de l’Expo 58 qui est un événement majeur. Ce fut une exposition gigantesque que la Belgique ne pourrait plus refaire à l’heure actuelle. Ce fut à la fois culturel, architectural…
Notre personnage principal est une jeune hôtesse qui est engagée pour travailler dans le cadre de l’Expo 58. Malgré elle, elle va se retrouver au milieu d’une lutte entre espions qui gravitent autour des pavillons des U.S.A., de l’U.R.S.S…. Il faut se rappeler qu’on est en pleine période de guerre froide.
Et maintenant, sur quel projet travaillez-vous ?
La suite ! A la fin de l’Expo 58, notre hôtesse se retrouve sans emploi. Elle va donc se faire engager comme hôtesse de l’air à la Sabena. Ce nouvel emploi va lui permettre de vivre de nouvelles aventures. Elle va cette fois se retrouver au Congo qui est en pleine lutte pour son indépendance.
Que peut-on vous souhaiter pour le suite ?
Avec Patrick Weber et Nicolas Anspach, notre équipe fonctionne bien. On travaille entre passionnés et j’espère que cette bonne ambiance continuera pour la suite.
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