Grâce au travail d’Eric Van den Abeele, nous vous proposons de vous pencher sur une partie peu connue de la cartophilie, la représentation d’un pays par les cartes. C’est en effet ce sujet que l’auteur a choisi pour son nouveau livre « La Belgique dans tous ses états : 400 ans d’iconographie » dans lequel il présente la Belgique à travers l’iconographie, la cartophilie et l’affiche politique.

Grâce au travail d’Eric Van den Abeele, nous vous proposons de vous pencher sur une partie peu connue de la cartophilie, la représentation d’un pays par les cartes. C’est en effet le sujet choisi pour son nouveau livre  “La Belgique dans tous ses états : 400 ans d’iconographie”. Il y présente la Belgique à travers l’iconographie, la cartophilie et l’affiche politique.

Un contexte de révolutions

Dans le contexte des révolutions politiques de la fin du 18ème siècle, la révolution brabançonne (1787-1790) est une juxtaposition de plusieurs révoltes menées par le Duché de Brabant (actuellement les provinces d’Anvers et des deux Brabants). Les Pays-Bas méridionaux se soulèvent contre Joseph II pour s’affranchir de son autorité. Mais cette révolution se noie dans ses propres contradictions.

Elle marque cependant la prise de conscience que la révolution Belge est en marche. Elle est la préfiguration de ce qui se passera lors des journées de septembre 1830 contre les troupes hollandaises.

Dans l’iconographie, on observe le glissement d’une thématique brabançonne à une thématique belge : le lion Belgique se substitue progressivement au lion du Brabant. C’est lui qui incarne la nation révoltée contre son souverain illégitime (ou perçu comme tel), qui sort ses griffes pour chasser les soldats du despotisme. Les couleurs du drapeau belge trouvent d’ailleurs leur origine dans la révolution brabançonne.

Après la proclamation de la République des Etats-Belgique-Unis en janvier 1790, nos territoires connaissent pas moins de 7 changements de mains en 40 ans ! La restauration autrichienne, une invasion française, une seconde restauration autrichienne, une nouvelle occupation française, puis l’annexion de la Belgique par la République, le Directoire, le Consulat, l’Empire napoléonien, l’administration provisoire par les alliés anglo-hollando-prussiens et enfin l’annexion de nos contrées aux Pays-Bas.

Le peuple belge mécontent

Au pouvoir, le roi Guillaume 1er mène son royaume en despote éclairé. Il impose en 1815 la loi fondamentale qui marquera quelques changements notables pour la Belgique :

Le principe de séparation des pouvoirs n’y est pas reconnu.

Les ministres ne sont responsables que devant le roi.

Les pouvoirs du roi sont très étendus. Il peut seul prendre des décisions au niveau de la politique étrangère et monétaire.

Les Etats Généraux détiennent le pouvoir législatif avec le souverain et votent le budget.

Les membres de ces états généraux sont eux-mêmes en grande partie nommés par le roi.

Ajoutons à cela de nombreuses autres vexations telles que l’imposition de la religion protestante, l’imposition de la langue néerlandaise comme langue officielle des provinces flamandes et du brabant… En quelques années, la colère monte auprès de la population belge.

En 1828, les ennemis politiques de toujours, catholiques et libéraux, s’unissent pour publier une liste commune de leurs désaccords avec la politique de Guillaume 1er.

La révolution belge

Le climat européen est à la révolution. En France, par exemple, la révolution de juillet éclate le 27 juillet 1830. Poussé par ce modèle et par des conditions économiques défavorables, des incidents de troubles à l’ordre publics voient le jour. Le 25 août 1830, après qu’il a été interdit pendant un mois, les autorités acceptent une représentation de l’opéra « la Muette de Portici » au théâtre de la Monnaie de Bruxelles. C’est le départ d’une émeute qui mènera à un pillage de bâtiments et une répression sanglante des manifestants.

Cela n’arrête cependant pas les manifestants qui continuent à piller les boutiques. La bourgeoisie s’inquiète de l’inefficacité des autorités trop peu nombreuses face aux émeutiers. Elle décide donc de créér une garde bourgeoise afin de rétablir l’ordre.

Si au départ, les manifestants remplacent les drapeaux hollandais par des drapeaux français, ils seront rapidement remplacés par les couleurs brabançonnes, à savoir le noir, le jaune et le rouge, couleurs du futur drapeau belge. Si au départ ces couleurs sont indiquées horizontalement, très vite afin d’être clairement différenciées de loin, les bandes seront représentées verticalement.

Les manifestants ne réclamaient au départ pas spécialement l’indépendance de la Belgique, mais n’obtenant pas plus d’autonomie et devant une inertie manifeste de Guillaume 1er, les revendications se font plus fermes. Au mois de septembre 1830, des incidents violents ont lieu à Bruxelles mais aussi dans d’autres provinces belges. Le 23 septembre 1830, l’armée entre dans Bruxelles avec à sa tête le Prince Frédéric. Mais les émeutiers ne se sont pas laissé impressionner. Ils tirent depuis les fenêtres et les toits. De plus, ils lancent des projectiles lourds (meubles et autres) afin de défaire cette offensive. Dans la nuit du 26 au 27 septembre, après trois journées de batailles, les troupes quittent le Parc de Bruxelles. L’indépendance de la Belgique peut enfin être proclamée. Ce sera le cas officiellement le 4 octobre 1830.

 

 

 

Pour aller plus loin…

La suite de l’histoire de la Belgique se trouve dans le beau livre d’Eric Van den Abeele. Celui-ci est disponible aux éditions Luc Pire et dans toutes les bonnes librairies.

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Rédigé par Héloïse

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