Comme chaque été, nous avons le plaisir de suivre « Le Tour de France ». C’est l’occasion d’admirer les beaux paysages de France et de ses pays limitrophes parfois, mais aussi les exploits de courageux sportifs de haut niveau.
La naissance du Tour de France
Les courses cyclistes sont rapidement apparues après l’invention du vélo. Ainsi, Paris-Rouen voit le jour en 1869. C’est à la même époque que, dans un regain de patriotisme, le gouvernement français encourage les exploits sportifs et les faits exhorter grâce à une presse sportive qui prend son essor à la fin de ce siècle.
Constatant l’augmentation de leurs ventes en cas de course au niveau national, les journaux sportifs orientés autour du vélo et leurs annonceurs, marques de vélos et de voitures en tête, encouragent l’apparition de courses cyclistes.
Le premier « Tour de France » a lieu en 1903. Au départ, son but était de relancer les ventes d’un quotidien appelé « L’Auto » face à son concurrent principal, « Le Vélo ». Ces deux journaux ont une rivalité ancienne. Au départ, « Le Vélo » rassemble Pierre Giffard, son rédacteur en chef et Jules-Albert de Dion. Giffard a tendance à exprimer ses opinions politiques dans ses colonnes ce qui ne plaît pas à ses annonceurs, notamment Dion-Bouton. Lorsque les positions des deux hommes dans l’affaire Dreyfus s’opposent, Jules-Albert de Dion décide de lancer son propre journal : « L’Auto-Vélo ». Il en confie la direction à l’ancien coureur cycliste Henri Desgrange, en 1900.
Le nouveau journal ne connaît pas des débuts glorieux. Ils sont contraints de rebaptiser le journal « L’Auto » après avoir perdu un procès contre « Le Vélo » et les ventes tardent à décoller. Un des journalistes présente l’idée du « Tour de France ». Ce sera la course qui relancera les ventes de « L’Auto » !
Le premier Tour de France
Le premier « Tour de France » relie les principales villes françaises en six étapes (Lyon, Marseille, Toulouse, Bordeaux, Nantes et Paris). Les ventes du magazine « L’Auto » sont plus que doublées. La course acquiert dès sa première édition une importante notoriété. Le vainqueur du premier « Tour de France » est le Français Maurice Garin.
L’année suivante, Desgrange souhaite réitérer l’exploit, mais il se heurte au chauvinisme du public qui n’hésitera pas à compliquer la course de certains pour faire gagner les coureurs locaux (en semant des clous sur la route, par exemple) !
Après cette douloureuse expérience, Henri Desgrange décide de modifier le règlement du « Tour de France ». Il augmente le nombre d’étapes afin de s’assurer que les coureurs ne rouleront plus de nuit et ainsi éviteront certains déboires. Les années suivantes verront le début des étapes de montagne et la popularité de la course (ainsi que les ventes de « L’Auto ») ne cessent de croître.
L’influence de la Guerre 14-18 sur le Tour
La guerre 1914-1918 s’avèrera désastreuse à bien des titres. « Le Tour de France » ne fait pas exception. La patrie appelle plusieurs grands champions. Certains perdront la vie sur le front comme le luxembourgeois Faber, par exemple. La course est suspendue et doit revoir le jour en 1919 avec une étape symbolique à Strasbourg, reprise depuis peu.
Au sortir de la guerre, les routes sont en mauvais état. Ils ne sont que 11 coureurs à terminer « Le Tour de France ». C’est cette même année que le vainqueur reçoit le premier maillot jaune, couleur choisie en référence aux pages de « L’Auto » et parce qu’aucune des équipes ne la portait.
Au départ, les équipes se sont articulées autour de leurs sponsors, on parle ainsi de l’équipe « Peugeot » ou de l’équipe « Alcylon ». En 1930, Henri Desgranges modifie le règlement de la course. Ce seront désormais des équipes nationales qui prendront part au départ de la course. Cinq équipes nationales sont présentes : La France, la Belgique, l’Allemagne, l’Espagne et l’Italie.
Afin de ne pas léser les sponsors et surtout de ne pas perdre leur apport financier considérable, des voitures décorées à l’effigie des marques concernées suivront le peloton et auront la possibilité de distribuer des produits. Ce sont les prémices de la « Caravane du Tour de France » dont Yvette Horner, décédée depuis peu reste une figure emblématique.
Le Tour de France, course mythique
Dans l’entre-deux-guerres, les équipes sont nationales. De ce fait, des rivalités surviennent entre pays. « Le Tour de France » est arrêté pendant la Seconde Guerre mondiale bien que les Allemands y étaient favorables. L’organisation refuse de pactiser avec l’Allemagne et interdit l’utilisation du nom « Le Tour de France ». Le gouvernement de Vichy lance alors une nouvelle course appelée « Circuit de France » mais qui ne rencontrera pas le même succès.
A la fin de la guerre, « L’Auto » cesse de paraître. Jacques Goddet qui en est devenu le rédacteur en chef lance alors « L’Equipe ». Les routes de France ont subi des dommages considérables et « Le Tour de France » ne renaîtra qu’en 1947. A partir de là, la course aura lieu chaque année et connaîtra de nombreuses modifications.
En matière de trajet, tout d’abord, la course passe régulièrement à l’intérieur de la France. Par la suite, « Le Tour de France » passera par d’autres pays, comme la Belgique ou Le Luxembourg…
L’avènement de la télévision aura également une implication très importante dans la popularité du Tour de France. Les spectateurs sont encore des millions devant leur petit écran à suivre avec passion cette course légendaire.
Depuis lors, chaque année, les passionnés ont rendez-vous avec l’une des plus célèbres courses cyclistes de tous les temps. Souhaitons bonne chance aux 176 coureurs qui nous feront vibrer jusqu’au 29 juillet !
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