Beaucoup d’entre nous ont fait leurs premières parties de jeu vidéo sur Donkey Kong. Mais saviez-vous que le design et le scénario de Donkey Kong est influencé par Popeye ? Envie de découvrir cette histoire et de vous plonger dans le retrogaming années ’80 ? Cet article est fait pour vous !
Brutus ou Donkey Kong ?
En 1980, lorsque l’envie de créer un nouveau jeu d’arcade apparaît chez Nintendo, la firme envisage de le faire se réaliser au sein de l’univers de Popeye le marin. Le cartoon a en effet fait ses preuves et tout le monde connaît le courageux Popeye, sa fiancée Olive et le cruel Brutus. Trois personnages qui se prêtent parfaitement bien à l’enlèvement de la dulcinée par le malfrat qui lance des tonneaux sur le courageux jeune premier.
Il faut dire aussi que depuis les années ’60, Nintendo a noué de solides partenariats avec des firmes comme Disney et King Features. Ils réalisent des cartes à l’effigie des personnages de ces deux firmes. Les inclure dans des jeux vidéo semble dès lors assez logique.
L’époque des Game & Watch
A l’époque, le grand concepteur de jeux vidéo chez Nintendo n’est autre que Gunpei Yokoi (celui qui deviendra, quelques années plus tard, le co-créateur d’une certaine Game Boy). Sa préoccupation est de concevoir des jeux vidéo simple qui peuvent se jouer n’importe où. C’est ainsi qu’apparaîtront des jeux basiques tels que « Ball » « Flagman » ou « Fire » au tout début des années 1980. Nous sommes bien loin des designs graphiques élaborés qui suivront. Quelques Pixel Arts font l’affaire !
Lorsqu’il se retrouve confronté à ce projet Popeye où le cadre est défini à l’avance, il constate qu’il en faudra plus d’un point de vue graphique. Il confie le projet à un presque nouveau-venu dans l’équipe, Shigeru Miyamoto qui a rejoint le firme depuis un peu plus de deux ans. Yokoi voit en lui une sensibilité graphique importante d’ancien Mangaka passionné de culture américaine. Ce sera l’homme de la situation !
Du Game & Watch à l’arcade
Miyamoto et Yokoi commencent à discuter Game & Watch sur Popeye lorsqu’ils sont interrompus par Yamauchi, le président de Nintendo. Celui-ci doit trouver une solution pour remplacer les cartes-mères de Radar Scope, un ancien jeu d’arcade n’ayant pas eu le succès escompté aux USA. Popeye en jeu d’arcade aux USA semble un choix pertinent surtout que la sortie du film de Robert Altman sur le célèbre marin coïncide.
Popeye se trouve en bas. Brutus quant à lui sera en haut de l’écran sur un chantier avec différentes plateformes. Pour compliquer le trajet de Popeye, Brutus lui lancera des tonneaux. L’idée séduit Yamauchi. Le fait que Popeye puisse sauter et que les trajets à emprunter soient complexes fait de ce jeu à la fois de réflexion et d’adresse, le premier « jumping game ».
Influencé par le jeu Pac-Man qui vient de sortir, Miyamoto crée les propres Pac-gums de Popeye : ce seront ses boites d’épinards. Ce choix sera décisif pour la suite, comme le savent tous ceux qui ont déjà joué à Mario Bros.
Après quelques différends avec les programmeurs qui obligent Miyamoto à revoir sa copie, le jeu sortira finalement en 1982. L’année précédente, il avait vu le jour en Game & Watch.
Un changement de cap inattendu
Alors que Popeye est prêt à rejoindre les salles d’arcade, Nintendo et King Features connaissent un désaccord. Les personnages de Popeye, Brutus et Olive ne peuvent plus être exploités. Miyamoto doit faire face à ce contre-temps. C’est ainsi qu’il créera les personnages de ceux qu’on appellera bientôt Mario, Donkey Kong et Pauline. Ceux-ci deviendront au final aussi célèbres que Popeye et ses amis. A côté de cela, le scénario du jeu reste précisément le même.
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